L'automne - 2 ou le dilemme

Vendredi 10 octobre - 11h45, la sonnerie de mon portable réservée à ma mère retientit.

Celle-ci, en larmes, m'explique qu'elle revient de chez le médecin et qu'elle attend un taxi pour être hospitalisée. Je peine à entendre ce qu'elle m'explique tant elle est secouée de sanglots mais finis par comprendre que le médecin pense à une cholésystite et que, pour cela, préfère la faire hospitaliser. Bon, j'essaie de la calmer en lui expliquant que je vis sans vésicule bilaire depuis près de trente ans et que bon, ce n'est ni mortel, ni très méchant, et que, dès lors, il convient de relativiser un peu.
Elle me rétorque que non, que elle sent bien que c'est grave, et en bonne drama qu'est ma mère, m'explique qu'il fallait bien que ça finisse comme ça, et blablabli et blablabla... le tout secoué d'énormes sanglots...
Tout au fond de moi, et comme j'ai décidé de ne rien taire dans cet écrit, y compris les pires pensées et ressentis qu'une fille puisse avoir, je me dis que pour quelqu'un qui me casse les pieds depuis bientôt dix ans à me dire que sa vie n'a plus de sens et qu'elle préfèrerait être morte, tout à coup, et pour une inflammation de la vésicule bilaire, elle se rappelle que la vie c'est quand même pas si mal, et qu'elle mérite peut-être qu'on s'y accroche un peu... Bref !

Ce drama m'exaspère d'autant plus que je pense, dans le même temps, que le premier couple de copains va arriver dans quelques minutes, et que je n'aurai même pas la chance de saluer le second qui n'arrivera que ce soir. Je vois donc mon week end Basquerie s'éloigner dangereusement alors que je l'attendais depuis si longtemps. Je pleure donc égoïstement sur sort (chacun son tour, telle mère, telle fille) et finis par me dire que vraiment, elle ne m'épargnera rien !

Après une assez longue discussion ou, malgré tout, j'essaie de la calmer et de l'apaiser, je lui explique que je ne prendrai la route qu'en début d'après midi, que partir plus tôt n'aurait pas de sens puisque de toutes façons, elle restera seule et non visitable aux urgences en raison de la pandémie.
Nous convenons qu'avant de prendre la route je l'appellerai pour savoir où elle en est.

En raccrochant, j'appelle son médecin traitant un peu surprise de cette décision d'hospitalisation aussi rapide, un vendredi midi, et lui fais part de mon inquiétude. Très vite celui-ci me rassure et m'explique le contexte. Pour parfaire son diagnostic, il a besoin d'une prise de sang et d'une écho. Or, COVID aidant, il me dit qu'il aura, au mieux, les résultats sanguins le lundi matin et l'écho dans trois semaines et laisser ma mère ainsi tout le week end ne lui paraît pas opportun, il l'a sentie très anxieuse. Il a donc préféré un transfert aux urgences car ainsi, les médecins disposeront de l'ensemble des résultats d'ici le soir et feront ce qu'il y a à faire. Il est très rassurant, me rappelle que les résultats du dernier prélèvement sanguin de juillet étaient bons, qu'il pense simplement à une inflammation de la vésicule et rien d'autre !

Je rappelle donc ma mère dans la foulée pour lui confirmer ces données rassurantes, et je lui rappelle que je l'appelerai vers 15 heures avant de partir, qu'elle ait bien son portable avec elle.

A 15 heures, je l'appelle donc et elle m'explique qu'il n'est pas nécessaire que je vienne tout de suite, elle n'a encore vu personne et n'a subi aucun examen.

Nous convenons que je ferai le point au fur et à mesure des heures, et qu'à 18 heures, quoi qu'il en soit j'appellerai le service des urgences.

C'est ainsi que nous allons profiter de la perle de la côte avec les Coupains, nous baladons aussi autour du port et qu'à l'occasion, je ne me gêne pas pour médire un peu sur la capacité de ma mère à me pourrir la vie... ce qui les fait bien marrer.
Mais le week-end ayant été posé sur le principe même de la rigolade, jusqu'à ce que l'on sait, ça ne dénote pas ;)

Comments

[Bleck et Bleck]

Toi, quand tu ré-ouvres ton blog, tu ré-ouvres ton blog sans faire semblant... quant à l'histoire de ta Maman c'est avec une curiosité non feinte que j'attends la suite !



Bleck