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Sous les apparences,
19 juin 2009

C comme...

Je l'ai embauché le 21 mai 1991... Nous avons, au jour près, un an d'écart. Je suis devenue, au fil des ans et des rencontres, assez copine avec la Maman de ses filles. C'est un bosseur, un vrai, un dur au mal.
Nous nous sommes souvent accrochés, lui et moi ; j'ai usé et abusé des avertissements quand il me disait que porter son casque lui donnait mal à la tête et lui abîmait les cheveux...

En avril 1998, quand on a tous été licenciés et qu'il a été question de monter cette entreprise, il m'a appelée pour me rencontrer. Il était en train de construire sa maison. Il m'a proposé un chèque de 1000 francs, m'assurant qu'il ne pouvait pas faire plus. Finalement, on n'a pas eu besoin de ses sous, et j'ai senti qu'il en était soulagé.

En novembre 1998, il a eu un accident de voiture. Grave. Il a eu le coude explosé. Opérations, réopérations... son couple n'y a pas survécu. Un an après l'opération, un staphylocoque s'est réveillé... Des nouvelles opérations. je suis allée le voir, inlassablement, à chacune de ses hospitalisations. Nous l'avons tous porté à bout de bras, pour que son moral ne flanche pas.
Il est sorti de l'hosto en emportant dans ses bagages une jolie aide soignante, il a repris goût à la vie.
Alors que le médecin du travail se préparait à prononcer une inaptitude, il s'est battu bec et ongles pour pouvoir reprendre son boulot. Nous l'avons soutenu, nous nous sommes tous battus et avons convaincu le médecin du travail de faire un essai.
Rien n'était gagné, il le savait, nous aussi, son coude est bloqué ce qui est férocement handicapant pour un emploi tel que le sien. Il a abandonné les banches et s'est remis à faire de la maçonnerie traditionnelle, des finitions... des tâches qui étaient censées limiter le poids à porter.

Ce soir, il est venu sur le dépôt, et a foncé dans mon bureau. Deux bisous claquants ont enchanté mes joues, des promesses de continuer à se voir après... et en partant, il m'a dit "ben à...." et là, je l'ai senti se mordre la langue... manifestement, il venait d'en dire trop.
Alors comme je suis quand même au courant des bruits de couloir et qu'hier matin, Stéphane a déboulé dans mon bureau en prenant une chaise et me disant "faut qu'on parle", et a fini par me dire qu'il séchait complètement pour trouver une idée cadeau à me faire "parce que tu penses bien qu'on va pas te laisser partir comme ça...", je lui ai dit, en éclatant de rire... Oui, à bientôt... au 30 quoi...

Et là, ce grand gaillard aux yeux rieurs, je l'ai vu rougir... et bredouiller... et ça m'a, encore une fois, drôlement émue...
Il faut absolument que je trouve le temps de préparer un petit mot pour les remercier, tous, le mardi 30... à 18 heures. Il y a une vraie connivence qui persiste avec ceux qui ont partagé l'aventure de la création...

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Commentaires
D
Non Drine pas "Tu vu ... " ca existe pas ANALPHABETE que je suis !! "T'as vu..." c'est mieux !!
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D
Comme elle dit ma Bru !!!!! C'ESSTT CAAAA QU'IL FAUT FAIRE !!<br /> <br /> <br /> (tu vu comment je continue a ramer pour l'anoche oublié !! ca va payer un jour j'te le dis moi !!)
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L
Prépare un truc et dis tout ce que tu n'as pas écrit...
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P
Drine a tout dit ! Le cœur, rien que le cœur !!!! ( J'adore la phrase "en emportant dans ses bagages une jolie aide soignante" ... Quelle écriture !!!)
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R
=> Val'<br /> J'ai halluciné qu'il me demande une liste !! ils me poursuivent, avec leurs listes !! ERK<br /> => Quid'<br /> Sourire, merci aussi pour ton mail...<br /> => Drine<br /> Ouais, être sentimentale, ça craint grave, je confirme <br /> => Dany<br /> Si ces mecs étaient UN PEU psychologues, c'est ce qu'ils m'offriraient<br /> => Marie<br /> Je crois que je suis un peu fragile, émotionnellement, ces temps ci, sourire...
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