Tu sais que tu pars en vrille quand...
... tu passes devant l'étagère à CD et chopes le vieux Claudio Baglioni avant de prendre les clés de la voiture... que tu te mets à chanter à tue tête ou presque dans ta voiture, et que tu arrives au bureau avec des trucs mouillés qui coulent de tes yeux sans même que tu t'en rendes compte !
Là, tu sais que tu dois faire gaffe à ta carcasse parce que t'as du mal à avaler tous ces renoncements... dont celui de ne pas rejoindre les copains de la prépa, samedi, à Angoulème puisque l'un part à l'Ouest dès ce soir soutenir sa mère après l'annonce du "inutile de revenir me voir comme inutile de consulter le cardiologue ou l'ophtalmo, je ne peux plus rien faire, préparer avec vos enfants un courrier indiquant que vous ne souhaitez pas d'acharnement thérapeutique", que l'autre part jouer en première à la Sout' et qu'il ne veut surtout pas rater ça parce que c'est un miracle, tu comprends Maman, que je puisse jouer en première avec quatre mois d'arrêt de rugby cette année, et que, dans le même temps et pour faire plaisir à tes parents, tu dois te fader la visite d'un appart à des locataires potentiels qui ne le prendront pas puisque maintenant, pour le même prix, il y a kyrielle de maisons sur la ville, et accessoirement surveiller les devoirs et remplir le frigo.
On ne va pas parler, non plus, du rendez-vous avec la Présidente du CG d'hier où tu apprends, incidemment, que tous les projets de construction d'EHPAD sont reportés d'au moins un an.
Oui, là tu sais que tu pars en vrille et tu as bien du mal à cacher tes déceptions émotions !
Même l'idée d'un week end seule ne te redonne pas le sourire, c'est dire !