Grand écart
Si je repense au week end dernier et le compare à celui-ci, c'est le grand écart... Le seul point commun, c'est que je me suis couchée, toute seule comme une grande à 3 heures du mat' ou presque... L'ado, couché pourtant à 21 heures selon l'heure réglementaire dort encore... La maison est calme, une machine tourne, le sèche linge aussi pendant que le ciel alterne de soleil et de grisaille ; pas encore les trombes d'eau annoncées.
Je devrais en profiter pour sortir faire des courses, aller au marché, tondre la pelouse mais je suis en phase escargot... Pas envie de sortir. Ah, soupir, le marché, avant, avait un autre attrait... Aujourd'hui, il n'a plus que le concept "mère nourricière" ; avant, il avait le concept "femme"... Les yeux turquoise, même si régulièrement croisés par ailleurs, n'ont plus la même petite lumière ; ils sont comme éteints, à moins que ce ne soit mes yeux qui ne la décrypte plus.
Tout à l'heure, il faudra s'atteler aux devoirs. La leçon de latin n'était que moyennement sue, hier soir... Un contrôle de techno ; je DÉTESTE la techno ! Qu'il dorme, l'ado, qu'il en profite... Demain matin, il faudra mettre le réveil à 6 heures pour le conduire à ce plateau, en Creuse ! 6 heures, un dimanche matin ! Yeux au ciel !!! Quand il se lèvera, nous nous ferons un petit déj sucré/salé qui nous tiendra jusqu'au soir, comme nous aimons mais que nous ne pouvons jamais faire, en temps normal, évidemment !
La maison est calme, pas même un coup de fil. C'est parfait ! Je n'ai pas appelé Monsieur Parfait ce matin, pas encore devrais-je dire. Je n'en ai pas envie ! Il a dû m'appeler six ou sept fois, hier, pour ne rien dire... Quel intérêt ? Oui, je sais les filles, mais ça n'empêche que ça m'agace, ces habitudes, ces obligations alors qu'on n'a rien à dire !
Hier soir, finalement, vers 22 heures, j'ai décidé de me louer un film... "Un conte de Noël". Quel bonheur, cette fonction, pour un prix souvent inférieur à celui du loueur. Avez-vous vu ce film ? Si oui, avez vous vu l'horreur de la bouche de Deneuve ? C'est effrayant ! Elle a été ratée au bistouri, c'est pas possible autrement ! Curieux, ce film... je suis un peu déçue, les critiques étant dithyrambiques, je m'attendais à autre chose. Il est trop long !
Comme j'étais passée chez le marchand de journaux, j'ai lu des pages et des pages avant d'aller au lit, pelotonnée sur le canapé, sous le plaid, face à un feu de cheminée mourant... Il me faudra veiller à ne pas devenir totalement noctambule, pendant les deux mois de coupure qui s'annoncent...
Si je jette un oeil à l'heure, mon coeur se serre à l'idée que je devrais être en train de retrouver mes copains de promo... J'ai pensé, ce matin, que je pourrais peut être monter une semaine de formation pratique dans l'établissement de ma copine Isa, que ce serait un premier pas intéressant et facile. Je construis, bribes par bribes, ma lettre de motivation pour le stage longue durée visant à la rédaction de la note d'aide à la décision... Il faut absolument que je décroche cet organisme qui est en train de devenir incontournable dans les constructions de demain !
Bonne nouvelle, ! J'avais aussi ce matin, un mail du copain psy m'informant du choix de la commune pour l'établissement pour jeunes adultes déments dont il m'avait parlé il y a longtemps... Je vais essayer de me concocter un rendez vous avec le Maire. Dommage que la mairie ait basculé, aux dernières élections ; ma copine Annie aurait été adjointe. Crotte !
Tiens, j'entends du bruit, au dessus de ma tête... Sourire, au même moment, une sonnerie de sms, au loin, au fin fond de mon sac... Je crois qu'il va être temps que je file sous la douche... que je sorte de mon cocon...
Alors non, Coco, je ne crois pas que ce spleen léger soit le contre coup ; je crois plutôt qu'il correspond à un lâcher prise, à un retrait, à l'acceptation que je puisse être, parfois, seulement spectatrice de ce qui se passe dans ma vie... des dommages collatéraux une conséquence de ce que tu sais... Oui, c'est ça, laisser s'écouler la vie, parfois lentement, sans toujours vouloir la dompter, la dominer... Accepter que des grains de sable s'écoulent lentement, entre mes doigts disjoints, comme ce matin. C'est aussi ce que m'a dit l'endocrino, mardi : arrêter de se battre, admettre, pour accepter...