Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous les apparences,
10 juin 2012

La rivale...

"Personne en compétition ouverte avec une autre pour l'obtention d'un avantage ne pouvant revenir qu'à un seul".
Le petit Larousse Grand format, 1995


Le terme est sans doute mal choisi car on ne peut pas résumer cet homme à un "avantage" alors que c'est bien de lui qu'il s'agit.

Or, en ce jour de novembre dernier, lorsque ma vie a croisé la sienne et que la sienne percuté la mienne, il n'y avait pas d'ombre au tableau, pas de rivale en vue puisqu'il m'avait tu son existence. La situation m'interpellait d'ailleurs tant je craignais que ce décalage de disponibilité ne soit, à terme, un déséquilibre source de dissonances et d'incompréhension. Et puis je me suis dit advienne que pourra, j'ai été claire et sans aucune ambiguité sur la situation de mon couple, jamais il ne pourra me reprocher d'avoir été irrespectueuse ou imprécise, et j'ai fini par me laisser entrer des deux pieds et de plein coeur dans cette relation.

Mais il ne s'agit pas de lui, en l'état actuel des choses, il s'agit d'elle. Car bien sûr que sa situation n'était pas aussi simple qu'il avait bien voulu la dessiner, et que, de révélations en révélations, sa situation n'est ni plus, ni moins, que la même que la mienne.

Or, passer d'une situation où l'homme que l'on aime est libre comme l'air à une situation où l'homme que l'on aime partage le lit d'une autre et le quotidien d'une autre, même si six mois ont passé et ont, a priori, laissé le temps de s'habituer, ben non, il est des choses auxquelles on ne s'habitue pas, et je n'arrive pas à m'habituer à ça, et pour être plus honnête encore, je ne supporte pas de devoir toujours passer après Elle, quand bien même ce serait dans l'ordre des choses et qu'il lui arrive, à lui, de devoir passer après MParfait. Mon ego sans doute surdimmensionné a du mal à admettre de ne pas être la seule et l'unique, et dans le même temps toute l'ambivalence de ma personnalité me convainc que si je ne passe pas avant elle, ce n'est pas dû à la situation, mais plutôt au fait qu'elle est exceptionnelle, jolie, intelligente, qu'elle possède toutes les qualités de la terre (parce que sinon, pourquoi serait-il revenu après quatre ans de vie séparée?) alors que je ne suis qu'une sale petite crotte.

Tout à l'heure, au détour d'une longue discussion avec l'une de mes si chères Copines qui vient de mettre un pied et demi dans une histoire extra-conjugale (mais quelle horreur ce mot), elle me disait "je ne veux rien savoir d'elle, rien, sinon, inévitablement, je vais l'imaginer et en devenir jalouse".

Je crois qu'elle a mis le doigt là où ça fait mal. Lorsqu'au détour d'une phrase anodine, il a un avis négatif sur une tenue, une phrase, une attitude, une pensée, voilà qu'elle arrive dans mon cerveau et qu'aussitôt je me dis, ah ben oui, Elle, forcément, Elle n'est pas comme ça, Elle, elle n'aurait pas dit ça, n'aurait pas fait ça... et l'enfant sans doute niée que j'ai été revient en trombe et mon absence d'estime de moi me panique et me fait rougir le visage, baisser la tête, ravaler ma salive, réprimer une larme, pendant qu'en plein coeur, une arbatèle a décroché sa flèche et me ravage de la tête aux pieds.

Alors pourquoi ce besoin de toujours me comparer à Elle ? Qu'ai-je donc de si difficile à me prouver ? Qu'ai-je donc de si douloureux à dépasser ?

Si sa situation de couple était florissante, sans doute n'y aurais-je pas ma place (encore que...), alors pourquoi cette crainte perpétuelle de la perdre, justement, cette place ? Et d'ailleurs, quelle est-elle, cttee place, dans une relation de ce type ?
Pourquoi ai-je autant de mal à surmonter ces moments où il n'est pas disponible pour moi, à cause de sa disponibilité à Elle ? Pourquoi ai-je autant de mal à supporter l'idée qu'Elle partage son lit, alors qu'il me serait sans doute moins difficile à admettre qu'ils s'envoient en l'air ? Sans doute parce que je sais que l'on peut baiser sans aimer, alors qu'il m'est inconcevable de dormir avec quelqu'un quand je ne partage rien avec lui. Oui, dormir dans un lit avec un homme est pour moi bien plus intime qu'un sexe qui entre dans un autre.

Au bout de six mois sur un strapontin, on finit par avoir mal au cul. Il doit donc être normal qu'au bout de six mois d'une situation amoureuse intense mais illégitime, on commence par avoir du mal à trouver sa place. Je crois que ma problématique est là. Je ne sais pas quelle est ma place. Je ne nie pas ses sentiments qui, je crois, sont intenses et sincères, mais je ne trouve pas ma place dans cette histoire, parce que cette histoire n'a justement peut être pas de place dans sa vie, juste peut être dans une infime partie de son cerveau et de son coeur... Ces histoires d'illégitimité m'interpellent depuis le début, et notamment le secret qui entoure ce type d'histoire, enfin, plus précisément celle-ci car je me souviens que P, dès le premier mois avait éprouvé le besoin de dire à sa cousine, soucieuse de le voir "ailleurs" : "j'ai rencontré quelqu'un, je suis très amoureux, j'envisage de refaire ma vie" et il m'avait dit combien cette "confession" lui avait permis d'aborder différemment les difficultés liées à mon absence car l'histoire était sortie de l'ombre, avait pris corps.
L'homme aux yeux turquoise m'avait tenu un discours à peu près identique après une discussion avec l'un de ses copains du coeur d'hommes auquel il participait, combien le fait de lâcher le morceau pour partager ce qui occupait 95% de son cerveau lui avait permis de déculpabiliser. Bon, sourire, la culpabilité l'avait repris peu de temps après, ce qui avait fini par me pousser à prendre de la distance pour le préserver parce que j'ai bien du mal à voir souffrir l'autre de mon fait.

De mon côté, je me souviens combien j'ai eu besoin de partager la présence des quelques hommes qui ont percuté ma vie ces dernières années avec mes copines, voire de leur présenter l'Homme qui habitait mon coeur, tant j'allais exploser de ne pas pouvoir partager ce qui animait ma vie (dans le sens premier du terme animer).

Lui, manifestement vit très bien cette ambivalence, compartimente à souhait entre sa vie de famille, sa vie amicale excessivement riche (où son couple est partie prenante) et l'ensemble est parfaitement hermétique à cette histoire secrète que nous partageons, et réciproquement. Et bien sûr, tout cela m'interpelle franchement. Et interpeller est peut être faible, finalement comme mot. Tout cela me questionne profondément et m'amène, à certains moments, à remettre en cause l'essence même de cette histoire qui, il faut bien l'avouer, est tout sauf une histoire de cul compte tenu du ratio du temps debout/couché...

Alors quoi ???? Moi, lorsque j'aime, j'aime totalement et l'objet de ces sentiments passe avant presque tout le reste, et je sais où est ma priorité, allant jusqu'à négliger mes propres envies, mes propres projets dès lors qu'il n'est pas partie prenante de ces occupations. Lorsque j'analyse véritablement la situation, ce que j'en retire comme bribes d'explications n'est pas très reluisant pour ses sentiments à mon égard et je ne redouble pas d'optimisme quant à l'avenir de cette relation. Mais alors, pourquoi a-t-elle déjà duré presque six mois dans ces conditions ?

Or, je le crois vraiment amoureux et sincère lorsqu'il me dit que, pour lui, cette histoire s'inscrit sur du long terme. ALors je dois me rendre à l'évidence, cet homme est un mystère et tout un pan de sa personnalité m'est parfaitement inaccessible, tant il est par certains côtés, excessivement secret. J'ai juste peur qu'à force d'incompréhension, je ne finisse par m'épuiser moi-même d'être toujours dans l'attente de quelque chose qui ne vient pas. Il me faut donc prendre du recul et reprendre la main sur ma propre vie, risquer d'avoir à lui dire "non, je ne suis pas disponible" lorsqu'il me proposera quelque chose, quand bien même je saurais, qu'à terme, cela causerait notre perte parce que ce changement de cap est à l'opposé de ce que je suis vraiment, de mon fonctionnement "normal"

Ma Chère copine m'écrivait il n'y a pas si longtemps, après que je me sois ouverte à elle de quelques difficultés : "fais toi, et fais lui confiance".

Or, je n'y arrive pas. Pourquoi ?

[ce post est bordélique et à finalité d'introspection... Que vous n'y compreniez rien n'est pas totalement étonnant ;)]

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Entre La Papote et Louisianne, il y a du vrai dans tout cela. C'est tellement complexe.<br /> <br /> Suite à ta question, il m'est difficile de donner des détails car "Elle" connait ton blog (je ne sais pas si elle le lit régulièrement). Ca continue cahin caha. On continue à se voir.<br /> <br /> mais c'est vrai que notre situation est différente; moi je suis divorcé et libre, elle mariée avec enfants sous le toit familial. <br /> <br /> Bisous.
Répondre
D
Ahem ...
Répondre
L
Je ne réagis pas du tout comme toi ! Pourquoi tu ne te dis pas que tu passes après elle, tout simplement parce qu'il n'a pas le choix, qu'il a aucune envie de se faire "engueuler", alors que peut-être il aimerait être avec toi ! <br /> <br /> Je ne ressens pas de jalousie et comme dit Jeolianne, c'est toi la rivale ! Pour ma part je préfère ma place que la sienne ! <br /> <br /> Il ne m'en parle ou un minimum, pas besoin d'imaginer, je la connais, j'en sais assez. <br /> <br /> Je pense qu'au contraire il faut profiter de cette situation... Profiter de cette période où on est chacun chez soi (en couple ou pas) pour mieux se connaître, savoir ce qu'on veut, où on veut aller. <br /> <br /> Quand on est jeunes, on vit chez les parents, on ne peut pas vivre ensemble tout de suite, mais quand on a nos âges, si on est libres, on se précipite souvent pour vivre ensemble... Difficile de dire "non je ne suis pas sûre, ça va trop vite !". Alors je me dis que l'épouse joue le rôle des parents qui empêche de se voir ! Et le bon côté c'est que la frustration engendre le désir ! <br /> <br /> Et puis pourquoi être jalouse de ce quotidien ! Discuter des factures, ou de qui descend les poubelles ? S'allonger dans le même lit sans plus rien ressentir ! Je ne dis pas que tous les couples sont comme ça, mais si il va voir ailleurs, c'est qu'il y a une raison ! <br /> <br /> Com un peu long, le sujet m'inspire !
Répondre
L
La vie est étrange...<br /> <br /> Tu ne veux pas rompre avec ta vie de famille alors qu'il semble être prêt à le faire.<br /> <br /> Je cherche quelqu'un qui voudrait partager sa vie avec moi et je ne tombe que sur des manipulateurs qui ne sont à la recherche que d'un énième plan Q.<br /> <br /> Je voudrais comprendre et ne le peux !<br /> <br /> L'âme humaine est désespérante.<br /> <br /> Si, ça se trouve, tu serais libre, il ne serait plus prêt à quitter sa compagne...<br /> <br /> Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ?<br /> <br /> Pourquoi faut-il souffrir systématiquement ?<br /> <br /> J'avoue que j'ai l'esprit qui tourne en circuit fermé et ne vois aucune piste de sortie...
Répondre
R
=> Blanche<br /> <br /> J'ai longtemps pensé que non, elle n'y survivrait pas, sincèrement, et je crois que quelque part, je ne me suis pas pardonné de ne pas l'avoir envoyé bouler, enfin si, je l'ai envoyé bouler, mais il m'a récupérée, et c'est peut être ce que je me reproche les jours de doute.<br /> <br /> Et en même temps le fait qu'il ne soit pas libre-libre m'arrange bien à certains moments. Un peu de cohérence ne me nuirait pas, sourire...<br /> <br /> => Methiel<br /> <br /> Je suis bien désolée mais ces temps-ci, ma disponibilité à échanger par mail est quelque peu contrainte...<br /> <br /> => Cath'<br /> <br /> Je confirme, sourire, nous en reparlerons, en pyjama un de ces quatre :)<br /> <br /> C'est bien parce que je pointais l'incohérence de mon ressenti en parlant de "rivale" que j'ai dû aller en chercher la définition, et c'est bien ça qui me fait m'interroger. Je ne comprends pas mon fonctionnement, si l'une de nous deux devait réagir ainsi, ce serait elle, et pas moi. Or il semble qu'elle accepte très bien ma place... même si lors de notre escapade berrichonne, elle lui a confié que bon, quelque part, ça l'avait faite ch'...<br /> <br /> Oui, tu as raison, des signes il m'en a donnés, et m'en donne encore... Mais je HAIS les dimanches. Sourire...<br /> <br /> => La Papote<br /> <br /> Tu mets exactement le doigt là où ça fait mal. Précisément... Je n'oublie pas que les emmerdements avec P ont commencé dès lors qu'il a été insistant pour passer le cap de la séparation réciproque, chose que je refusais totalement... et que je refuse encore, et que maintenant, je sais, que je refuserai toujours... ah ah ah, la remarque de l'Ananas sur le fait que MParfait était quelque part ma bite d'amarrage... <br /> <br /> Bien évidemment que je ne lui donne pas tout, et qu'il passera toujours après ma vie de famille, mais je ne supporte pas l'idée qu'il en soit ainsi aussi pour lui.<br /> <br /> Mais lundi, suite à l'envoi de ce post (ahem, peur de rien), nous avons discuté pendant deux heures autour de cet écrit, de nos ressentis réciproques, de nos dons, de nos réserves... Ce fut passionnant et beaucoup de choses ont été partagées et affichées au grand jour. Choses que j'étais incapable d'imaginer... <br /> <br /> Mais pourquoi je tombe toujours sur des taiseux ????????<br /> <br /> => Pascal<br /> <br /> Notre différence est que l'un comme l'autre sommes en couple. Lui n'écarte pas l'idée de rompre ce couple alors que moi, sincèrement, je ne le projette pas du tout et n'en ai pas envie le moins du monde, malgré sa présence, malgré le fait que ce ne soit pas tous les jours roses, malgré tout. Je crois que j'ai trouvé enfin mon équilibre auprès de MParfait, et que ça roule ainsi. Peut être que, comme lui, lorsque l'Ado volera de ses propres ailes, mon analyse de la situation sera différente mais pour l'heure, sûrement pas.<br /> <br /> Et j'avais beaucoup pensé à toi et à ta souffrance lorsqu'il m'avait dit être seul, et que j'avais beaucoup de mal à accepter ce déséquilibre de situation entre nous.<br /> <br /> Et toi, où en es-tu donc ?
Répondre
Sous les apparences,
Publicité
Sous les apparences,
Derniers commentaires
Publicité