Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous les apparences,
6 janvier 2013

Mes années en trois...

1973 : Ma Tante n'en finit pas de gonfler... Ma seule inquiétude est qu'elle ne finisse par éclater mais tout le monde me dit que non, qu'on ne risque rien... Ben si, il se passe quand même un truc le jour des crêpes puisque la légende familiale vénère cet échange prononcé, alors qu'elle faisait sauter la crêpe : "Daaaaaanieeeeeelll, je suis en train de faire pipi, je n'arrive pas à me retenir.
- Pose ta poêle et prends la valise, t'es en train d'accoucher, idiote !"
Quelques heures plus tard, François, mon cousin chéri, poussait son premier cri -et putain, pas le dernier, son surnom était pialicoton tellement il a chouiné bébé...-
La même année, je m'apprêtais à attendre un petit frère qui devait naître quelque chose comme septembre, et qui n'est jamais né ; sa vie in utero ayant croisé la tête d'un méchant bélier. J'ai réussi à faire cracher le morceau à ma mère il y a quelques temps ; jamais elle ne m'en avait parlé, alors que j'avais ce souvenir d'enfant, les yeux émerveillés, trop beau pour y croire que j'allais, enfin, moi aussi, avoir un rôle de grande soeur... Bon, c'est ce jour là qu'elle m'a dit aussi que je non, je n'étais pas désirée. Que j'étais venue, c'était bien, je ne serais pas venue, c'était pareil. Glurps...

1983 : Belle année... Le lycée, la première, fingers in the nose. C'était une chouette année, la première, d'une facilité déconcertante comparée au cauchemar de la seconde, à l'opération, aux longues heures passées en kiné, à la gale etc etc... Peut être que c'est pour ça que ça me fiche autant en rogne de voir l'Ado massacrer la sienne. J'ai retrouvé mon agenda de 1983 'oui oui oui, dingue, tu as bien lu, j'ai gardé mon agenda de 1983 et aussi mon journal d'adolescente !!! Je n'en reviens pas moi même ! Mars, on ôte mes plaques du genou, enfin, je crois que je ne vais plus jamais souffrir... Foutaise mais j'y crois !
1983, c'est l'année où je me suis acheté ma chaîne HI FI, l'année de mes premières vacances à Perpi seule avec une copine, l'année de la naissance de mon filleul (putain, il va avoir 30 ans !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!), l'année du bac français et de Montaigne à l'oral "Instruire, c'est former le jugement".... Tiens, c'est aussi l'année du mariage de Nicole et Dany auquel j'avais une super robe longue mauve en crépon et broderies. C'est marrant comme je me souviens précisément de cette robe, et en y repensant, c'est depuis cette robe que j'aime tant les encolures carrées...
1983, j'ai quand même enquillé un certain nombre de mecs cette année là... Patrick, Philippe, Patrick, Pierre, Alain, Olivier, Alain, Joël... Je souris... car 1983, c'est aussi l'année du bal à Chalus........ et de PIERRE ! Hu hu hu...

1993 : Alors là, que dire ? La séparation d'avec T est consommée, je suis en passe de retrouver stabilité et équilibre, ma tête va beaucoup mieux et je sais que tous ces moments si terribles sont derrière moi. J'ai passé le 31 à Perpi avec Alain, je ne suis pas vraiment amoureuse mais il est cultivé et d'agréable compagnie. Nous sortons beaucoup mais rien à faire, le déclic ne se fait pas, malgré sa gentillesse, malgré ses attentions. Je retrouve pourtant régulièrement des petits papiers "amoureux" sous les essuie glaces de ma voiture le matin pour me souhaiter une bonne journée, et me dire qu'il pense à moi ; je vous parle d'un temps où les SMS n'existaient pas... Alain est le dernier homme qui a fait les frais de ma vengeance envers les mecs, même si celle-ci a été nettement plus douce que nombre de précédentes. Alain (Calain, pour les viiieeeuuxxx lecteur de ce blog et de ses prédécesseurs) est toujours quelque part dans ma vie, mais de façon moins présente, comme s'il avait d'une certaine façon fini de passer le relais. J'arrête de jouer la comédie à Alain fin janvier lorsque je rencontre Sergio, après un week end au festival du court métrage de Clermont. Sergio, celui pour lequel mon coeur s'est emballé, un grand amour, l'homme aux yeux bleu-verts et qui parlait avec les mains, celui qui m'a ouverte à la cuisine et à la culture italienne et surtout, celui avec lequel j'ai mis en pratique toute la sensualité découverte avec Alain. Mais qu'est-ce qu'on a baisé !!!!!!! Chouette histoire, Sergio : les départs sur un coup de tête à pas d'heure pour Paris, juste pour finir la nuit ensemble. La montée de ses quatre étages en courant juste pour se sauter dessus directement, parce que dans le taxi, non, vraiment, c'était pas possible, le chauffeur faisait les gros yeux... Ses arrivées surprise n'importe quand juste pour m'embrasser, dormir avec moi et repartir... Nos longues balades dans Paris, ses copains du Sentier originaires de tous les coins du Monde ; nos parties d'échec endiablées ou celui qui perdait faisait l'amour à l'autre... Ah c'est clair qu'avec lui, nous avons développé nos appétences sexuelles et engraissé la SNCF... C'était le seul écart que je me permettais dans mon budget hyper, hyper serré... mes seules fantaisies, mais quelles fantaisies !!! Alors j'achetais du tissu pour confectionner mes vêtements pour que ça me coûte moins cher... C'est quand même cette année là, que j'ai eu une petite promotion qui m'a permis de me détendre un peu, côté fric. La romance a pris fin en juillet, les vacances ont eu raison de nous ; il partait en Tunisie, je n'avais pas les moyens de le suivre... Quelques années après, il m'a dit combien il était conscient d'avoir fait LA connerie de sa vie... sourire. Trop tard, Grégoire était né !
C'est aussi l'année où j'ai décidé de reprendre mes études, suite à une ouverture de mon poste proposée par le mandataire et l'administrateur judiciaires, là où j'ai pris conscience que les chiffres, non seulement j'aimais ça mais j'étais assez douée pour cet esprit de synthèse, que c'était juste la façon dont la compta m'avait été enseignée qui me l'avait faite la détester. J'ai commencé à me lancer dans le diplôme de contrôle de gestion...
Et puis, en octobre, ma vie a croisé celle de M.Parfait, par le plus grand des hasards parisiens... ce 22 octobre. Le soir même, alors que nous avions convenu de nous appeler, il était aux abonnés absents, parti sauter Claudia-Machin-Truc-Bidule, ainsi que je l'ai baptisée par la suite... Il m'a rappelée le lendemain matin, m'indiquant qu'il était désolé, mais qu'il avait croisé une copine et que finalement, ils avaient passé la soirée ensemble. Sourire, c'est longtemps après j'ai su le pourquoi du comment de son absence... MParfait déraisonnable à cette époque... Comme j'envie ce temps, parfois !
Après quelques temps d'échanges, nous avons passé une belle journée, le 11 novembre, du côté de Vierzon, à mi-chemin entre Limoges et Paris et je sentais bien qu'il pouvait se passer quelque chose, même si je le trouvais trop coincé. Ah ah ah... sans commentaire ! Et puis, quinze jours après, il est venu passer un week end à Limoges, nous avons écumé les musées et avons compris qu'il se passait un truc, au musée de l'Evéché, devenu aujourd'hui Musée des Beaux Arts, sur les traces des romains. Mais le deal de mon côté était : pas de sexe le premier week end... pas quand que je ne suis pas amoureuse, et M.Parfait, en bon qui ne se rebelle jamais, a tenu bon pour ne pas me brusquer. Un jour, j'aimerais comprendre pourquoi j'ai toujours fonctionné ainsi, et même encore aujourd'hui... Quinze jours après, c'est moi qui suis allée le rejoindre à Paris, et là, nous avons sexé, oh pas de façon débridée, non, mais de façon raisonnable... La transition était sévère d'avec Sergio, mais je sentais que c'était bien autre chose qui se passait... Balade dans la bise parisienne à la basilique de Saint Denis, d'où je suis rentrée avec une parotidite, et lui a été bon pour un vaccin contre les oreillons...
Nous avons passé le premier de l'an chez des copains à lui, où je me suis faite chier d'une force, mais d'une force !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

2003 : ma vie est installée ; je suis Heureuse avec un vrai et grand H ; Boubou n'est pas encore l'Ado, il a 7 ans, les travaux de la maison viennent de se terminer, l'entreprise marche du tonnerre de dieu, je suis invincible (que je crois) ! Mes parents ont pris leur retraite, ils vont bien, nous partons en vacances en février sur la Côte d'Azur, émerveillée par Alice à la fête des Citrons ; en avril Boubou fait du vélo sur la plage de la Baule sans les petites roues, le soleil a explosé l'été avec la canicule, François et sa petite famille sont venus en vacances chez nous, à 2h du mat nous nous rafraîchissons dans la piscine des enfants, bref, la vie est belle, vraiment vraiment belle et je ne me pose pas la moindre question sur mon avenir, sur ce que sera ma vie dix ans après... J'ai une confiance aveugle en demain. Seul bémol, les relations avec la famille de M.Parfait ne sont pas les relations dont j'aurais rêvé avec ma belle famille, moi qui ai tellement souffert d'être enfant unique. Mais je fais des efforts, ravale les mots durs et les réflexions qui pointent régulièrement en ma présence ; je ne suis pas la belle fille dont ils rêvaient, j'en ai bien conscience, mais je les emmerde !

2013 : nous y sommes. Ma vie a explosé il y a déjà presque huit ans. Lundi dernier, le dernier jour de 2012, alors que je marchais au bord de l'eau les yeux noyés de larmes, mon seul et unique voeu était de ne surtout pas voir le 31 décembre 2013, sans trop savoir vraiment pourquoi. Car si je regarde la situation objectivement, globalement et au regard de beaucoup, ma vie est assez enviable : je suis malgré tout en bonne santé, j'ai réalisé mon rêve d'enracinement sur le Mare Nostrum, j'ai un boulot qui me permet de vivre très correctement même si les conditions dans lesquelles je l'exerce sont difficiles, mon fils va bien même si ses résultats scolaires sont devenus catastrophiques, un homme m'aime et je crois que je l'aime aussi profondément malgré notre situation peu confortable, une échéance a été posée et pour l'instant, nous tenons nos promesses. Je vis au quotidien dans un confort tant moral que matériel assez important, j'ai un cercle de proches très proches, que même si je n'avais pas bani à tout jamais le mot "ami" de ma vie, je pourrais les qualifier ainsi, j'ai commencé à regarder les offres d'emploi, mon CV est prêt. M.Parfait ne souhaite pas que nous nous séparions, même s'il est amoureux par ailleurs... 

Oui mais alors, pourquoi est-ce que je connais ces moments d'engloutissement aussi profonds ? Pourquoi la spirale qui m'aspire, m'aspire souvent aussi fort ? Peut être, en fait, c'est parce que je n'ai aucune lisibilité sur ce que sera demain, que je sais que je suis sur la corde raide professionnellement, que la peur de tomber est là, constante et me vrille les tripes ; j'ai peur de demain, plus encore d'après-demain.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Jolie histoire ! J'en sais un peu plus sur toi ! <br /> <br /> Comme toi j'ai tout gardé, le premier journal de mes 13 ans, tous les autres aussi ! <br /> <br /> Je comprends que ta situation n'est pas facile, mais je suis sûre que tu verras le bout du tunnel, et peut-être que ça ne se passera pas du tout comme tu l'imagines !
Répondre
L
Idem, je suis sur les fesses !!!
Répondre
D
Ta position en effet ne parait pas très confortable, tu me donnes l'impression d'avoir 18 ans et de démarrer une nouvelle vie mais avec le vécu les "traces" d'un passé. Je n'aurais pas la force incroyable que tu as.... Mr Parfait a une amoureuse???? alors là je suis sur les fesses!!!!!
Répondre
Sous les apparences,
Publicité
Sous les apparences,
Derniers commentaires
Publicité