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Sous les apparences,
1 septembre 2022

Automne - 5 ou "Il faut absolument que tu parles avec ta Mère"

Le samedi 31, nous prenons donc la route, une nouvelle fois vers le Limousin. Lorsque nous arrivons à mi-chemin, mon portable sonne et j'ai la surprise d'avoir Annick, l'une de mes quatre cousines germaines au téléphone. Sa soeur, ma marraine, lui a expliqué la situation et elle me fait donc part de sa surprise, de sa tristesse et me dit "il va falloir que vous discutiez avec ta maman car votre relation n'est pas normale, tu en es bien consciente ?"

Ah ah ah, pour en être consciente, tu penses que j'en suis consciente, ouais. La relation avec Maman a toujours été très compliquée, en un mot comme en cent, elle m'insupporte autant que je parais l'insupporter. Et ces difficultés mutuelles, si elles ne sont pas récentes au point que lorsque j'étais enceinte, mon angoisse était d'avoir une fille et de risquer de reproduire cette relation, n'ont fait que s'aggraver depuis mon départ définitif dans le Sud. J'ai encore en mémoire sa phrase, cinglante, lorsque je lui avais annoncé que j'avais enfin trouvé un poste et que je partais : [et en écrivant ces mots, je viens de faire un lien que je n'avais encore jamais fait... mais que je ne peux pas (encore) vous expliquer]

Donc, Maman me rétorque je ne suis qu'une égoïste de partir aussi loin alors qu'elle est seule, ce à quoi je réponds : plutôt que de pleurer sur mon départ, et mon absence à venir, réjouis toi plutôt sur le fait de m'avoir eue à proximité pendant plus de 50 ans.
Ce à quoi elle me rétorque, violemment : ce n'est pas quand on est jeune qu'on a besoin de ses enfants, c'est en vieillisant !
Et j'avais alors ironisé sur le fait que faire des enfants serait alors, dans sa tête, une assurance vieillesse ?

Cette discussion m'avait secouée à un point extrême ; il faut se rappeler qu'à l'époque, je dirigeais un EHPAD de vieux déments...

Bref, donc Annick me rappelle que ma relation à ma mère n'est pas normale (c'est quoi une relation normale entre une fille et sa mère, d'ailleurs ?) et que je dois en parler avec elle.
Inutile de te dire que ça me faisait une belle jambe. Dans ma tête, je devais plutôt dans un premier temps, réfléchir à mon organisation professionnelle et familiale pour accompagner ma mère sur sa fin de vie que j'imaginais à échéance d'une petite année, avec des moments pas franchement funs à passer.

Nous arrivons donc en Limousin pour fêter mon anniversaire, et j'étais bien convaincue que c'était, sinon le dernier, sans doute l'avant dernier que nous fêterions ensemble et que jamais je ne fêterai les 80 ans de ma mère.
Evidemment, comme toujours elle n'avait pas prévu de cadeau pensant me faire un chèque (soupir...) et elle a donc commandé un bouquet de fleurs à une copine, fleuriste dans le petit village.

Ma mère m'offre donc ce bouquet en me disant que c'est peut être le dernier qu'elle m'offre, je peine à avaler ma salive, et nous prenons plein de photos, choses que nous n'avions jamais faites auparavant.

L'offre dont je partage la vie reprend la route le dimanche soir et je reste seule avec ma mère dans l'attente du lendemain, 13h30, pour l'annonce... Ma mère, cette soirée là, n'a de cesse de me dire qu'on va lui annoncer "un diable" mais que s'il faut en passer par la chimio, elle s'y pliera...
Je n'ai, à aucun moment, acquiescé ou dénié ces affirmations, me contentant de lui répondre que nous verrions bien le lendemain.

Le lendemain, à 13h30, nous patientions donc en attendant l'arrivée du médecin qui était censé nous recevoir ! Je crois que j'aurais pu écrire Sensé... mais on ne va pas polémiquer...

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